Question du député C. Di Antonio au Ministre P. Henry concernant l'évolution et l'état des lieux de rechargement en Région wallonne pour les véhicules électriques".
Par Carlo Di Antonio, jeudi 6 octobre 2011 à 10:26 :: Interventions au parlement wallon :: #580 :: rss
Question écrite posée le 09/09/11 Réponse reçue le 5/10/11.
M. le Député Carlo Di Antonio (cdH)
Voici déjà près de deux ans que j'interrogeais Monsieur le Ministre au sujet du développement des stations de rechargement en Région wallonne pour les véhicules électriques.
A l'époque, le déploiement de ces stations était quasi inexistant comparativement à nos voisins français et néerlandais.
Dans sa réponse, Monsieur le Ministre précisait que dans le cadre de l'évaluation du projet pilote suite au subventionnement de l'acquisition de véhicules électriques pour les communes wallonnes, une attention particulière serait portée è la problématique du rechargement des véhicules.
Que ressort-il de cette analyse ? Quelles sont les problématiques techniques et économiques qui ont pu être mises à jour afin de voir se tisser un réseau intelligent, sécurisé et performant?
Dès lors, quel est le nombre de stations de rechargement disponibles actuellement en Région wallonne? Selon quelle répartition?
Un échéancier précis est-il d'ores et déjà prévu?
Quelle est la prévision au 1er janvier 2012, au 1er janvier 2015 ?
Selon les diverses analyses diffusées dans la presse spécialisée, on remarque encore un frein comportemental dans le développement des véhicules électriques.
Le concept du " Range Anxiety " analysé aux Etats Unis, entraîne une peur pour l'automobiliste de tomber en panne à un moment critique sans pouvoir rapidement y remédier. Cette crainte peut freiner le développement de l'utilisation de véhicules hybrides rechargeables faute de présence de bornes publiques.
C'est pourquoi, à mon sens, tant que la Belgique et notre Région ne disposeront pas d'un réseau de recharge électrique suffisant, peu de nos concitoyens seront intéressés par l'achat d'un véhicule électrique.
Et, inversement, si le nombre de véhicules électriques circulant est ridiculement bas, personne ne voudra investir dans un tel réseau de distribution.
Il devient déterminant d'aller de l'avant et de faire en sorte qu'il n'y ait plus d'entraves au développement des voitures de moins en moins polluantes.
M. Philippe HENRY, Ministre de l'environnement
L'évaluation du projet pilote suite au subventionnement de l'acquisition de véhicules électriques pour les communes n'est pas encore réalisée. Le recul n'est pas encore suffisant pour la réaliser. Certaines communes n'ont en effet pas encore acquis leur véhicule, ou seulement au second semestre de cette année.
Le nombre de stations de rechargement disponibles n'est pas connu. En effet, en termes de permis d'urbanisme, aucun dispositif spécifique n'est aujourd'hui prévu dans le CWATUPe, en cours d'évaluation.
Comme j'ai déjà eu l'occasion de le déclarer en réponse à certaines questions écrites et orales, plusieurs éléments tendent à relativiser l'urgence de développer un réseau de bornes publiques de rechargement :
- les expérimentations en cours à l'étranger font apparaître que les premiers utilisateurs privés rechargent plutôt leur voiture à la maison plutôt que d'emporter des câbles et de rechercher des bornes en ville. Le coût de la recharge domestique et nocturne est en effet nettement réduit. Les producteurs estiment que la grosse majorité des « bornes » de chargement seront à la maison (90-95%) et que le chargement se fera surtout la nuit ;
- il n'existe pas encore de normalisation au niveau européen pour ce type d'infrastructure. Il convient donc d'avancer avec prudence pour ne pas gaspiller les deniers publics dans des systèmes qui pourraient rapidement devenir obsolètes ;
- les projections quant à la progression des véhicules électriques restent extrêmement divergentes d'un acteur à l'autre, ainsi que les projections relatives au nombre de bornes de rechargement nécessaires, leur rythme de croissance, leur localisation;
Le recours à l'énergie électrique pour la propulsion de véhicules est davantage un enjeu en termes d'énergie que de mobilité. Je ne dispose ni des budgets, ni des compétences pour aller de l'avant. Je ne suis en effet ni en charge des infrastructures, ni en charge des travaux communaux subventionnés.
Le gouvernement a décidé, sur proposition de mon collègue le Ministre du Budget, d'encourager la propulsion électrique des véhicules particuliers via la révision du dispositif éco-bonus, ainsi que des actions en vue d'encourager l'installation de bornes électriques. J'invite donc l'honorable membre à s'adresser à lui.
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