M. le Député Carlo Di Antonio (cdH).

Les derniers chiffres montrent que l'agriculture biologique progresse dans tous les secteurs de l'agriculture wallonne, et ce, pour la cinquième année consécutive.

En 2010, 884 exploitations pratiquaient l'agriculture biologique, totalisant près de 45.000 hectares, peut-on lire dans la presse.

Les agriculteurs qui se consacrent à l'agriculture biologique sont 80 % plus nombreux qu'il y a 5 ans et les superficies ont plus que doublé.

Monsieur le Ministre peut-il me donner les chiffres pour le Hainaut et, éventuellement, l'évolution pour l'arrondissement de Mons-Borinage ?

Même si ces résultats sont prometteurs et encourageants, ce type d'agriculture ne représente pour autant que 6 % de la surface agricole totale pour notre Région.

Ces résultats marquent également que ce ne sont pas de nouveaux arrivants dans la profession qui cultivent de manière biologique mais bel et bien des agriculteurs déjà installés qui font le choix du mode de production biologique, plus contraignant.

Monsieur le Ministre peut-il nous préciser le pourquoi de cette reconversion ?

Qu'est-ce qui pousse les agriculteurs d'agriculture conventionnelle à passer à l'agriculture biologique ?

Un plan stratégique de la Région wallonne devrait être instauré dès l'automne prochain pour soutenir la filière « bio ». Monsieur le Ministre peut-il me donner quelques éléments de la stratégie qui sera proposée ?

M. Benoît Lutgen, Ministre de l'Agriculture, des Travaux publics, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine.

En 2010, 89 exploitations agricoles hennuyères étaient référencées en mode de production biologique.

Les motivations qui amènent de nombreux agriculteurs à faire le pas vers le mode de production biologique sont diverses et variées :

  • les subventions accordées aux exploitations biologiques constituent incontestablement un argument qui pèse dans la balance ;
  • la demande en produits bios et/ou locaux s'accroît depuis plusieurs années et pousse vraisemblablement des producteurs à passer le cap ;
  • le développement de la production animale crée des besoins en aliments biologiques qui semblent décider certains producteurs céréaliers à se convertir à la production biologique, élément qui est d'ailleurs susceptible de créer un certain rattrapage dans les régions de grandes cultures ;
  • enfin la Wallonie a développé au fil des ans un système d'encadrement qui commence à réellement porter ses fruits ; des expériences positives vécues par des agriculteurs de plus en plus nombreux passés au bio peuvent inciter les autres agriculteurs à suivre la même voie.

Comme je l'ai déjà exprimé en réponse à d'autres questions sur le plan stratégique bio, je ne souhaite pas anticiper sur les résultats du travail en cours commandé au prestataire de service, dont la mission est précisément de mener une analyse approfondie de la situation pour faire les propositions les plus pertinentes pour le développement de la production biologique en Wallonie.