Député C. Di Antonio (cdH).

En Belgique, pour devenir agent de gardiennage, il est nécessaire de suivre des formations agréées par le SPF Intérieur (formations règlementées par un arrêté royal).

Pour dispenser ces formations, ce sont des centres (privés) qui sont autorisés à former les futurs agents de gardiennage.

En Wallonie, il y a trois centres agréés :

- Fact Training Center (Wavre) (centre de formation de l'entreprise de gardiennage Fact Security) - membre de l'APEG (Association professionnelle des entreprises de gardiennage) ; - Security Safety Center (Walhain) ; - CEPS (Centre européen pour la sécurité) (Charleroi).

Il y a encore un centre à Bruxelles : l'INFAC-INFOBO

Et quatre centres en Flandre :

- Group 4 Training (centre de formation de l'entreprise de gardiennage Group 4 Securicor - G4S) - membre de l'APEG ; - Securitas Training (centre de formation de l'entreprise de gardiennage Securitas) - membre de l'APEG ; - Belinsec (centre de formation de l'entreprise de gardiennage Seris) - membre de l'APEG ; - Syntra West.

Depuis 3 ans, un demandeur d'emploi peut prétendre à une formation gratuite prise en charge par Forem Formation moyennant une promesse d'embauche d'une entreprise de gardiennage (il y en a +/- 175 en Belgique).

Evidemment, G4S, Securitas et Seris représentent à eux seuls environ 95 % du nombre d'agents de gardiennage car ces entreprises occupent entre 4.500 et 6.000 personnes.

Mes questions sont les suivantes.

Depuis près de 2 ans, Forem Formation a décidé de subventionner Group 4 Training, Securitas Training et Belinsec.

Cette démarche est assez « étonnante » dans la mesure où les entreprises liées à ces centres ont toujours pris en charge la formation des agents qu'elles recrutaient !

Il est évident que si Forem Formation leur permet d'économiser ce coût de formation, pourquoi s'en priver. Mais est-ce normal ? N'y a-t-il pas là un « effet d'aubaine » évident ?

Par ailleurs, est-il justifié que Forem Formation subventionne ces trois entreprises qui ont leur siège social en Flandre ?

Certes, il est vrai que bon nombre de leurs (futurs) employés sont wallons et travaillent en Wallonie, mais, dans le cadre d'une enveloppe budgétaire forcément limitée, les entreprises du secteur qui, elles, sont situées en Wallonie obtiennent-elles malgré tout un subventionnement suffisant ?

M. André Antoine, Ministre des Finances, du Budget, de la Formation et de l'Emploi.

La profession d'agent en gardiennage est effectivement règlementée et suppose 132 h de formation préalablement à toute occupation dans le domaine de la sécurité. Le Forem est acteur de formation sur ce métier depuis 4 ans.

Le secteur du gardiennage s'est considérablement élargi ces dernières années car les missions, autrefois concentrées sur le transport de fonds, touchent aujourd'hui les hôpitaux, les tavernes et cafés ouvrant au-delà de 1h00 du matin, les manifestations publiques avec participation financière, ... etc.

S'il existe 175 entreprises de gardiennage en Belgique, 17 seulement font partie de l'Association Professionnelle des Entreprises de Gardiennage (APEG) et 3 couvrent 95 % des missions en Belgique, comme en Wallonie.

L'entreprise Fact Security, membre de cette association, a créé le centre de formation « Fact Training Center» situé à Limal. Deux autres centres wallons dispensent des formations à Walhain (Security Safety Center) et à Charleroi (Centre Européen Pour la Sécurité - CEPS).

Il existe encore 1 centre à Bruxelles et 4 en Flandre.

Parmi les centres «flamands » de formation, 3 sont également membres de l'APEG. Il s'agit de : - Groupe 4 Training, fondé par Groupe 4 Securicor - G4S; - Securitas Training, fondé par Securitas, installé à Bruxelles (Neder-Over-Hembeek); - Belinsec, fondé par Seris.

La décision de subventionner les formations est fondée sur la couverture de l'emploi proposé par ces centres et entreprises associées. Comme dit dans la question, les trois entreprises citées représentent effectivement « le secteur ».

En effet, si on y ajoute les autres membres de l'APEG, on arrive à près de 95% de l'activité et de l'emploi dans le secteur et ce, pour 15 entreprises sur 175.

A la lecture de ces chiffres, il est normal que le Forem s'intéresse prioritairement à développer des collaborations avec ces entreprises. Il active ainsi une tranche de demandeurs d'emploi qui n'auraient pas été engagés sans son action de formation initiale.

De plus, ces centres apportent les offres d'emploi de toutes les entreprises, membres de l'APEG. Ils ne forment donc pas exclusivement pour les sociétés qui les organisent.

Globalement sur les 1762 sorties enregistrées de 2006 à 2008, seuls, moins de 6% des candidats se sont formés dans un des centres cités. Cfr tableaux en annexe. Par contre, effectivement, la tendance en 2009 est à la hausse: plus de 40% des candidats formés émanent de ces centres.

L'analyse de cette nouvelle tendance met en avant la modularité de la formation initiale et continuée pratiquée dans ces centres et la disponibilité, dans les délais parfois courts, de places pour les candidats intéressés.

Ces entreprises ont une pénétration de marché nationale. Elles opèrent donc largement sur le territoire wallon, où elles accomplissent près de 95 % des missions de gardiennage, également.

Enfin, l'organisation des formations est généralement décentralisée dans la future région utilisatrice et les formateurs prestataires sont souvent des wallons.

Le subventionnement est essentiellement lié à la capacité de formation et n'est donc pas limité aux seuls critères géographiques.

Les tableaux en annexe attestent d'un traitement égal, et non privilégié, pour tous. Les plus gros bénéficiaires ayant été les centres wallons: ABS-CEPS et Belinsec.