Question du député C. Di Antonio au M. le Ministre de l’Enseignement supérieur, relative au « tutorat des étudiants de 1ère année de bachelier ».
Par Carlo Di Antonio, mardi 5 janvier 2010 à 09:05 :: Interventions au parlement de la Communauté française :: #447 :: rss
Question orale posée en Commission le 15/12/09.
Député Carlo Di Antonio (cdH).
Le décret du 18 juillet 2008 démocratisant l’enseignement supérieur, œuvrant à la promotion de la réussite des étudiants et créant l’Observatoire de l’enseignement supérieur est entré en vigueur à la rentrée académique 2008-2009. L’article 4 de ce décret prévoit que « le service d’aide à la réussite de la haute école développe un programme de tutorat des étudiants de première année d’études de bachelier identifiés comme étant en difficulté par des étudiants inscrits à une des années d’études supérieures, et cela sur la base d’une candidature validée par le service. Ces étudiants tuteurs bénéficient d’un défraiement forfaitaire octroyé par les autorités de la haute école. »
Comme la mise en place de ce décret est assez récente, j’aimerais savoir si sur le terrain ces mesures existent déjà et si oui, quelle en est l’ampleur ? Y a-t-il des résultats tangibles ou visibles pour le moment ?
M. Jean-Claude Marcourt, vice-président et ministre de l’Enseignement supérieur.
Le décret sur l’aide à la réussite est récent. Il a connu sa première mise en œuvre seulement l’année dernière. En tirer des conclusions aujourd’hui serait hasardeux et je ne m’y risquerais pas. Les taux d’échecs en première année n’ont pas été modifiés cette année de manière significative. Des services d’aide à la réussite ont été mis en œuvre pratiquement partout. Des étudiants tuteurs se sont proposés et des étudiants en difficulté ont été orientés vers eux. L’administration de l’enseignement non obligatoire a préparé une circulaire pour encadrer cette démarche qui ne sera d’application que l’an prochain. L’année dernière, certaines hautes écoles avaient déjà organisé un système, l’avaient inclus dans leurs règlements et communiqué à leurs étudiants.
Le processus se met donc progressivement en place et il sera généralisé dès la prochaine rentrée. Toutefois trouver des étudiants tuteurs rémunérés comme volontaires n’est pas aisé quand des sociétés privées inondent leurs boîtes aux lettres et les contactent directement par mail en leur proposant de les rétribuer sous des formes les plus diverses. Néanmoins on en trouve, fort heureusement.
L’an passé, ils avaient été payés au forfait, avec l’obligation de ne pas dépasser les plafonds fixés par le ministère des Finances, ou au moyen de chèques-livres. Il est encore trop tôt pour faire une estimation de ces mesures en se basant sur des informations provenant du terrain. Je ne m’attends pas à ce que ce projet remporte un succès foudroyant. Si les tuteurs ne sont pas nombreux, les candidats au tutorat ne le sont pas non plus. Peut-être connaissent-ils mal ce nouveau système. La peur d’être stigmatisés joue peut-être un rôle ou alors le manque de référentiels des résultats.
Il s’agit d’une mesure parmi d’autres dont la portée est relativement individuelle et dont l’impact sera difficile à quantifier. Je suis désireux de l’accompagner pour lui donner toutes les chances d’amener un plus grand nombre d’étudiants à la réussite. Ce système similaire a été mis en place depuis plusieurs années dans les universités. S’il n’est pas parfait, il a cependant de l’avis général donné de nombreux résultats intéressants. Le décret du 18 juillet 2008 a proposé de l’étendre aux hautes écoles. Néanmoins, il ne faut pas le confondre avec le régime des élèves-assistants qui encadrent les travaux en petits groupes pour approfondir la matière et non pour faire de la remédiation. Les tuteurs sont uniquement chargés de l’aide aux étudiants en difficulté et de la remédiation.
Dans ce but, ils reçoivent une formation spécifique dispensée par les services de pédagogie des universités. Les hautes écoles ont contacté ces mêmes services pour la formation de leurs propres tuteurs.
Député Carlo Di Antonio (cdH).
Je trouve cette formation en tutorat séduisante, sur papier tout au moins. Il faudra suivre le processus de près et évaluer sa mise en œuvre. Par le passé, j’en ai moi-même bénéficié de manière informelle via la formule des kots à projets. Les échanges avec les élèves des années supérieures étaient particulièrement enrichissants. C’est une formule intéressante mais je suppose que la concrétisation nécessitera un peu de temps.
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