Le terril Frédéric situé au nord-est de Dour le long du ruisseau d’Hanneton fera donc partie des sites gérés par la Commission de Gestion des Terrils du Borinage. L’intérêt de ce terril réside en son site géographique et paysager, son rôle de relais pour le maillage écologique et sa grande proximité à la population voisine de Dour et de Boussu. Consciente d’avoir là un atout majeur d’un point de vue paysager, environnemental et historique, la commune de Dour a décidé de signer une convention avec Natagora pour mettre en gestion ce terril communal.

Approche paysagère Le terril Frédéric de ses 131 mètres surplombe la vallée d’Hanneton. Quel joli nom pour un ruisseau qui déroule ses méandres entre Dour et Boussu pour enfin se jeter dans la Haine ! Au pied du terril, le caractère herbager-bocager de la vallée rend le site attrayant d’autant qu’il a conservé des prairies mésophiles peu amendées ainsi que des zones humides relativement intéressantes.

Approche écologique L’exploitation charbonnière sur le site s’est arrêtée au début des années 30 ; ensuite le terril a été pâturé. Après la deuxième guerre mondiale, laissé plus ou moins à l’abandon, il s’est progressivement boisé. Actuellement, la végétation forestière couvre la majeure partie du terril : une forêt mélangée de frênes et de merisiers sur le versant est et une chênaie pédonculée sur le versant nord. Le versant sud-ouest moins boisé permettrait à l’aide de mesures de gestion (débroussaillage des fougères et des épineux) de recréer une pelouse rase ou une friche afin qu’une flore thermophile caractéristique des schistes noirs du houiller colonise davantage le terril. Cette flore d’une grande richesse biologique disparaît lorsque le terril se boise.

Approche sociale et citoyenne L’antenne de Dour de la Commission de Gestion des Terrils du Borinage va prendre en charge le suivi de ce site inséré dans le tissu urbain du Borinage. Cette proximité avec la population est certainement un atout pour susciter l’intérêt de tout un chacun à la protection de la nature et des paysages. Enfin cette première réserve douroise sera un tremplin afin de mener sur le territoire de la commune des actions de sauvegarde de la biodiversité, mais aussi de sensibilisation et de conscientisation de chacun. En effet la restauration de la biodiversité est l’affaire de tous.

Approche cohérente des terrils de la vallée d’Hanneton à Dour En amont du ruisseau d’Hanneton, le terril Saint-Charles, terril majeur en Wallonie, aux portes de Dour marque le passage entre le Haut-Pays agricole et le Borinage charbonnier. Ce terril, propriété communale, mériterait aussi une protection pour sa richesse biologique : pelouses rases, mares,… Le terril Frédéric et le terril Saint-Charles s’intègrent bien dans la continuité du bois de Saint-Ghislain (forêt de Colfontaine). Ces vestiges d’un passé industriel assurent actuellement un rôle majeur dans le maillage écologique.

Conclusion Aujourd’hui, les terrils, témoins de notre histoire, font partie intégrante de notre paysage écologique et sont des symboles de notre patrimoine naturel et culturel. Ils méritent dès lors une protection. Dans ce cadre, nous espérons mener sur Dour une action efficace. Nous remercions aussi la commune de Dour d’avoir eu la volonté de créer une réserve naturelle sur l’un de ses terrils afin de susciter l’intérêt à la protection de la nature.

Véronique Coquay (veronique.coquay@skynet.be) & Jean-Luc Deghilage (degdur@skynet.be)