Carlo Di Antonio (cdH).

Force est de constater que l'autisme commence à sortir de l'anonymat. Cependant, de nombreuses problématiques dramatiques liées à cette maladie restent encore sous silence.

Le Gouvernement wallon s'implique d'ores et déjà et reste vigilant pour accentuer les moyens et mettre fin au manque de reconnaissance et aux abus que cela implique.

L'ambigüité sur l'autisme, les cérébro-lésions congénitales ou acquises ou, plus généralement, les troubles envahissants du développement, restent de mise.

Cette ambigüité produit des effets pervers sur le quotidien des enfants et des adultes qui souffrent de ce trouble comportemental et bien évidemment de leurs familles.

L'autisme touche aujourd'hui près de 44 millions de personnes dans le monde.

Depuis 2008, une étape importante a été franchie avec l'organisation d'une journée mondiale de sensibilisation à l'autisme mise en place par les Nations Unies, chaque 2 avril. Il est important que cette journée soit visible par tous et devienne un grand rassemblement.

Monsieur le Ministre peut-il me dire quels seront les moyens de lutte active pour 2009 notamment au niveau de la sensibilisation du grand public ?

Au niveau des besoins de ces personnes ?

Il y a un peu plus d'un an, j'interrogeais le prédécesseur de Monsieur le Ministre concernant les places d'accueil disponibles dans notre Région.

Il était question de 29 services disponibles avec une capacité de prise en charge de 958 places soit 290 places pour la province de Hainaut sans pour autant que ces chiffres soient absolument objectifs puisqu'une grande part des personnes autistes sont admises sur base d'un handicap associé

A combien se chiffre l'offre de place en ce début 2009 pour notre Région ? Quelle en est la répartition par province ?

Nous constatons que nos voisins européens sont bien plus en manque de places que nous.

En effet, le manque de structures en France a conduit de nombreux enfants ou adultes souffrant d'autisme à venir s'installer en Belgique, selon le Ministère français de la Santé.

Monsieur le Ministre peut-il me préciser quelle est la part de patientèle venant de l'étranger dans les services wallons agréés pour la prise en charge des personnes souffrant d'autisme ?

Peut-il me préciser ces chiffres par province ?

M. le Ministre D. Donfut

Je suis comme l'honorable Membre particulièrement sensible à la problématique de l'autisme. En effet, l'autisme peut représenter une immense souffrance, tant pour les personnes porteuses de ce « trouble » que pour leur entourage. Longtemps, les professionnels ont tâtonné dans la compréhension de l'autisme et au moins autant dans les orientations thérapeutiques et d'accompagnement qui, lorsqu'elles sont inappropriées, aggravent l'isolement et la souffrance de la personne.

Je me réjouis donc qu'actuellement son approche soit beaucoup plus spécifique.

En termes d'information et de sensibilisation à la question de l'autisme, je souligne que l'Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées, tant ses services de l'administration centrale que ses bureaux régionaux, informent de l'existence de services d'accompagnement, d'aide précoce et d'aide à l'intégration spécifique, tels le Service universitaire spécialisé pour personnes avec autisme (S.U.S.A.) que l'honorable Membre connaît probablement déjà, ne serait-ce que par réponse lui adressée par mon prédécesseur en octobre 2007.

Il convient également de ne pas négliger, au niveau des campagnes de sensibilisation, le travail réalisé par les associations représentatives de personnes handicapées, notamment l'Association de parents d'enfants autistes (A.P.E.P.A.) qui s'est fixée, entre autres, comme mission la sensibilisation de l'opinion publique.

Cette association a d'ailleurs bénéficié d'une aide financière ponctuelle de mon cabinet afin notamment d'assurer des formations spécialisées pour le prise en charge de l'autisme.

Concernant le nombre de services et de la population accueillie, il est exact, l'honorable Membre en convient par ailleurs dans sa question, qu'il est difficile de disposer de données fiables à 100 %, du moins pour ce qui concerne l'autisme.

En effet, il importe de considérer la période antérieure à la mise en œuvre de l'arrêté du Gouvernement du 28 septembre 2006, créant les catégories 160 « autisme » et 170 « lésion cérébrale congénitale ou acquise », ou ce type de population était repris sous la catégorie " handicap mental sévère ou profond avec troubles du comportement ".

Certains services tels " Mistral " à Saint-Georges sur Meuse, en province de Liège, « Bellerive » à Hoves, en province de Hainaut, ou encore " les Aubépines " à Incourt, en province du Brabant wallon, agréés avant la mise en ?uvre de l'arrêté précité sont des services qui accueillent, essentiellement, des personnes autistes sans pour autant que celles-ci soient « identifiées » comme relevant de la catégorie 160 « Autisme ».

Une autre zone d'incertitude, voire même d'inconnue, réside dans la connaissance du type de population accueillie dans les services dits " article 29 ", non subventionnés se trouvant sous un régime d'autorisation de prise en charge, ou, eu égard aux dispositions règlementaires actuellement en cours, les pouvoirs organisateurs ne sont pas tenus de fournir des informations portant sur les catégories précises de handicap qu'ils accueillent, fussent-elles de nationalité française.

De ce fait, il est extrêmement difficile de disposer de données concernant les résidents étrangers, pour l'essentiel français usagers de services en Belgique (principalement en région frontalière, province de Hainaut et sud de la province de Namur).

Je puis toutefois préciser à l'honorable Membre, en référence au rapport de l'Inspection générale de l'action sociale française datant de 2005, qu'en ce qui concerne les mineurs français pris en charge dans les institutions relevant de la Région wallonne, sur 1608 jeunes handicapés environ 20 % de ceux-ci seraient atteints d'autisme (chiffres 2004).