Député C. Di Antonio (cdH).

La problématique des chiens dangereux est vaste et nécessite des interventions à différents niveaux, notamment en ce qui concerne la prévention auprès des enfants. Non seulement parce que les enfants figurent au 1er rang des victimes de morsures de chiens, mais aussi, car la prévention infantile présente la particularité d’avoir une efficacité élevée, qui a pu être démontrée dans d’autre pays.

En Grande-Bretagne, a été élaboré le programme PAB (Prevent A Bite). Depuis une quinzaine d’années, ce programme a été repris en Suisse sous la dénomination PAM (Prévention des Accidents par Morsures). Ces programmes consistent en cours interactifs, d’une durée d’environ 2 heures, destinés aux écoliers. A cette occasion, les enfants apprennent les comportements à adopter en présence d’un chien, de manière à éviter les accidents (Comment caresser un chien ? Quand ne doit-on pas déranger un chien ? Que faire face à un chien agressif ?). Les intervenants donnent les explications nécessaires avant que les enfants puissent s’exercer, d’abord face à des peluches ou personnes déguisées en chiens, puis face à de vrais chiens, choisis pour leur tolérance aux enfants.

L’efficacité du programme a été démontrée :

— 10 jours après les cours PAB : 91 % des enfants avaient un comportement adéquat vis-à-vis d’un chien inconnu qui s’approchait d’eux.

— Dans un groupe de contrôle (enfants n’ayant pas suivis le programme de prévention), 79 % des enfants n’avaient pas un comportement adéquat.

Outre l’effet direct, les répercussions seront démultipliées, dans la mesure où ces enfants sont de futurs parents, et de futurs détenteurs de chiens, dont l’attitude sera, probablement, positivement influencée par ce qu’ils auront appris à l’occasion de ces cours.

En Communauté française, je sais que les différentes actions préventives sont mises en oeuvre, principalement via l’ONE, pour sensibiliser les parents, les enfants et les professionnels des milieux d’accueil, et ainsi réduire, autant que possible, les accidents par morsure de chiens. Pour les enfants en âge scolaire, ne pourrait-il pas être mis sur pied des programmes extrascolaires, qui apprennent, par exemple, aux enfants comment réagir en présence d’un chien et ainsi éviter les accidents. Peut-être existe-t-il des expériences que je ne connaîtrais pas ? Sinon, ne pourrait-on pas organiser des sensibilisations de ce type ?

Réponse de Mme la Ministre-Présidente M. Arena.

La problématique soulevée par M. le Député est réelle et concerne le contact des jeunes enfants avec tous les chiens. En effet, rien ne permet de juger anticipativement de la réaction d’un animal, même si ce dernier est réputé paisible. Je pense avant toute chose que l’éducation parentale reste, en l’espèce, la meilleure garantie, puisque c’est au domicile même que se produit la majorité des accidents.

Actuellement, aucune disposition à destination des établissements scolaires organisés ou subventionnés par la Communauté française obligeant à aborder une formation spécifique de cet ordre n’existe. Rien, bien entendu, n’empêche les établissements scolaires d’organiser ce type de formation par ailleurs très pertinente. Sans nier l’intérêt d’une information généralisée, je ne suis pas persuadée que nous dispositions actuellement des moyens humains et des moyens financiers qui permettraient d’envoyer des équipes spécialisées dans les 3122 écoles fondamentales et leurs implantations.

Consciente cependant du rôle important que peut jouer l’école dans toute action de prévention, j’ai récemment chargé mes services d’étudier, en collaboration avec l’Union professionnelle des vétérinaires, la possibilité d’organiser des formations dispensées par des professionnels à destination des enseignants. Ces derniers, aidés par divers supports, dont un cd-rom explicatif déjà disponible, seraient ainsi prêts à informer les jeunes dont ils ont la charge.

Sachant que la majorité des jeunes victimes sont âgées de 3 à 6 ans, c’est prioritairement aux enseignants du maternel et de la première année de l’enseignement primaire que s’adresseraient ces formations.