Ce jeudi, j'interrogeais la Ministre de la Culture sur la possibilité pour les communes d'être associées au projet de Mons 2015. Cela me semble un enjeu fondamental pour Dour et les communes proches. Pour réussir le projet Mons 2015 et rayonner au niveau international il faudra d'abord être capable de rayonner sur notre arrondissement. C'est loin d'être le cas aujourd'hui.

Parlement de la Communauté Française
Commission de la Culture, de la jeunesse et de l’audiovisuel.
Question orale de Monsieur le député Carlo Di Antonio à Madame Fadila Laanan, Ministre de la Culture et de l’audiovisuel.


Madame la Ministre,

Afin de contribuer au rapprochement entre les cultures, les Capitales Européennes de la Culture ont été créées. En 1985, Athènes devenait la première Capitale culturelle Européenne.

En 2015, une ville belge et une un ville tchèque devront être désignées par l’Union Européenne comme capitales européennes de la culture.

Anvers, Bruges et Bruxelles ayant toutes trois déjà été consacrées « capitale européenne » c’est dans la logique des choses que la Ville de Mons soit candidate.

Cependant nous savons qu’une telle aventure doit être bien préparée. En effet, pour une ville, être désignée comme Capitale Européenne de la Culture, c’est une opportunité de s’affirmer au sein de la Culture Européenne et de bénéficier bien entendu de retombées non négligeables d’un point de vue touristique, médiatique et aussi financier, notamment par la création d’emplois pour la ville et ses alentours.

Une fondation d’utilité publique « Mons 2015 » a été créée afin de soutenir au mieux la candidature de la ville de Mons. Comme vous l’affirmiez lors de la commission du 12 juillet dernier « les expériences réussies de Capitales Européennes s’appuient généralement sur l’ensemble des forces d’une région et regroupent tant les secteurs associatifs que la population ».

Cependant, à Mons, ni les communes avoisinantes ne le monde associatif et culturel local ne sont, pour le moment impliqués dans ce projet. Cela peut sembler paradoxal pour un projet qui se veut fédérateur et dont on parle déjà beaucoup.

De la même façon, les centres culturels et les communes de l’arrondissement de Mons n’ont pour le moment absolument pas été impliqués dans le projet. Aucune information concrète, ni le moindre projet, n’ont été communiqués concernant la structure amenée à piloter ce projet.

Je suis assez inquiet quant à la manière très « propriété privée » avec laquelle le projet est actuellement mené.

Mes questions sont donc les suivantes :
1/ Toutes les tendances philosophiques seront-elles représentées et comment ?
2/ Les acteurs culturels seront-ils actifs dans la concrétisation du projet ?
3/ Quel sera le soutien financier de la Communauté Française ? Quelles formes prendront les subsides et quelles conditions y seront liées ?
4/ Un appel à projet est il prévu pour définir le contenu des actions culturelles de cette année 2015 ?
5/ Un appel à candidature est il prévu pour la direction de la structure qui pilotera le projet ?
Je vous remercie.
Carlo Di Antonio

Mme Fadila Laanan, ministre de la Culture, de l’Audiovisuel et de la Jeunesse.- Le projet « Mons, Capitale de la Culture en 2015 »reposera sur une région particulièrement fertile sur le plan culturel et se déclinera en une dynamique globale impliquant les pays limitrophes, les régions mitoyennes et les communes voisines afin de renforcer le rôle de la culture et de la création dans notre société. Nous partageons pleinement votre souci de voir cette manifestation emporter une large adhésion. Je peux vous assurer que je serai attentive à ce que rien ne soit négligé et que l’ensemble du secteur associatif et des citoyens de notre Communauté y soit impliqué de diverses manières. Des ateliers ouverts à tous ont été réunis sur le sujet à Mons. Le conseil culturel participatif, une initiative propre à cette ville, s’investit lui aussi dans cette préparation. Les responsables du projet ont déjà reçu des propositions d’associations ou de particuliers.

Contrairement à vos dires, d’autres communes de l’arrondissement ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet. Nous comptons y associer l’ensemble des forces vives. L’asbl Mons Métropole, qui regroupe les milieux économiques de la région, a pu assister, il y a un an, à une conférence de Didier Fusillé, l’intendant de Lille 2004 qui est, dès à présent, associé à la préparation de « Mons 2015 ». Je ne partage donc pas votre opinion selon laquelle le projet serait conduit de manière « très privée ». Plus de huit ans avant sa mise en oeuvre, il me semble normal que l’initiative en revienne au collège de la Ville de Mons qui a désigné, il y a plusieurs mois, l’intendant chargé de la préparation du dossier. En étroite collaboration avec mon cabinet, une méthodologie est en cours d’élaboration, visant à fédérer tous les citoyens pour la réussite de cet ambitieux projet et, surtout, pour la pérennité de l’investissement au-delà de 2015, tant pour la région de Mons que pour l’ensemble de la Communauté française. J’aurai le plaisir de vous exposer ce projet d’ici à la fin de l’année, quand le plan de travail aura été proposé. En réponse à vos préoccupations, il est bien entendu que toutes les tendances philosophiques sont impliquées. Un tel projet requiert une très large adhésion. Le projet doit encourager les initiatives de l’ensemble des acteurs culturels de la région. Il est trop tôt pour en définir les modalités, mais nous envisagerons sans doute, comme à Lille, une forme de labellisation liée au cofinancement et à la cohérence du projet global. Quant à l’appel à candidatures pour la direction de la structure de pilotage, ce seront les autorités subsidiantes et la Ville de Mons qui en examineront les modalités. Vous connaissez mon souci de transparence ; néanmoins, aujourd’hui, personne n’est rémunéré pour cette tâche préparatoire. Enfin, je vous confirme que tout sera mis en oeuvre pour que nous disposions des moyens nécessaires à la réalisation de cet ambitieux projet.

Je le rappelle, le budget de Lille 2004 a été estimé à plus de 70 millions d’euros, dont 10%du mécénat privé. Un premier schéma de financement sera proposé avec le plan de travail que je viens d’évoquer et que j’aurai bientôt le plaisir de vous exposer.

M. Carlo Di Antonio – Nous sommes d’accord sur les objectifs. Mais je précise que toutes les communes ont manifesté leur intérêt pour ce projet et que la plupart d’entre elles n’en ont pas encore reçu le moindre écho. Les structures et centres culturels de la région ont été peu sollicités jusqu’ici. Nous ne sommes qu’en 2006, mais nous resterons attentifs à l’évolution de ce projet.