Hamza Fassi–Fihri, Président des Jeunes cdH Céline Fremault, Présidente des Femmes cdH et députée bruxelloise Carlo di Antonio, Député wallon et communautaire

Votre interview parue dans le Soir du 14 novembre dernier nous a beaucoup amusés. Vous y exposiez vos commentaires de l’actualité politique, non sans lancer au passage quelques flèches au cdH, « adjoint du PS » oubliant son éthique au placard en prenant des grands airs suite au retour au pouvoir. Vous terminiez par un « réfléchissez bien » que vous nous adressiez d’un air disons, … paternaliste ? En tous cas pour nous, jeunes cdH, c’est tout réfléchi !

Nous sommes des démocrates et croyons à ce titre à la force du débat et de l’échange d’arguments, ainsi qu’à la nécessité de la mise en commun des idées au service de l’intérêt général. Cette mise en commun passe par des coalitions démocratiquement légitimes. Si ce système n’est peut-être pas le meilleur, il nous semble le moins mauvais.

Des coalitions, vous en avez été. Vous en avez conçues, vous en avez même été le garant. Vous ne pouvez pas aujourd’hui les nier, déplorer leurs résultats comme si vous débarquiez d’une lointaine planète MCC, en critiquant leurs réalisations. Assumez votre passé.

Ironie de l’histoire, ce que vos amis-coalisés libéraux n’ont pas obtenu avec le PS, le cdH l’a fait. Plan Marshall, limitation des intercommunales, avancées éthiques essentielles en matière de logement et de politique communale, diminution du nombre des Ministres, ambitieux contrat pour l’Economie et l’Emploi en Région bruxelloise, réformes (mot dont vous usez et abusez mais qui semble vous glisser entre les doigts) nombreuses en matière de logement, d’aide aux entreprises, d’aménagement du territoire, mais aussi en matière scolaire et d’enseignement, de recherche, d’innovation…

Lorsque Joëlle Milquet a entrepris sa réforme qui a abouti au cdH, elle cherchait plus, bien plus, que changer de nom : réaffirmer des valeurs et en promouvoir de nouvelles, construire un projet de société, dépoussiérer une manière de faire de la politique. Un beau chantier qui doit aussi passer par l’ouverture et l’arrivée d’une nouvelle génération.

Cette génération est liée par une conception commune de la politique et du pouvoir basé sur l’engagement et l’éthique. Oui, le code de déontologie du cdH est précurseur en la matière, oui, la bonne gouvernance et l’éthique tant dans « les » politiques que dans « le » politique forment plus que jamais une de nos bases idéologiques. Une base qui parcourt le mouvement de toutes parts. A titre d’illustration, les Jeunes cdH se préparent modestement ce samedi lors de leur congrès annuel à Huy, à adopter et à signer une « charte éthique du jeune candidat » pour accompagner leur adhésion à des valeurs par des engagements concrets.

Par notre démarche, nous espérons vous sensibiliser, ainsi que ceux qui nous lisent, à la montée d’une génération citoyenne, qui traverse les clivages politiques et les sphères de la société, et qui réclame une politique simple, lucide, idéaliste mais ancrée dans le quotidien, loin des calculs et autres stratégies particratiques. Une génération qui aime que les discours des aînés évoluent, osent être modestes et qu’ils ne reportent pas sur leurs successeurs les résultats des erreurs commises ou des actions non menées. Une génération, en tous cas qui, contrairement à vous, ne se sentira jamais libérale mais bien humaniste !