Force est de constater que ces dernières années, l’image de notre arrondissement ne s’est pas notablement améliorée.

Le taux d’emploi et le nombre d’entreprises restent parmi les plus faibles en Europe.

Pour attirer les investisseurs et les entreprises de nombreuses actions sont nécessaires. Il est par exemple fondamental d’améliorer l’image de notre région et notamment la qualité de notre environnement.

Même en faisant preuve d’un optimisme béat il est difficile d’affirmer que notre région est propre. Le nombre de friches industrielles reste important et le nombre de mini dépôts clandestins a augmenté notablement depuis l’instauration du sac poubelle payant.

De manière plus générale, le phénomène du « suremballage » a contribué à voir fleurir sur le bord de nos chemins des déchets plastiques et autres.

Parmi ces déchets on trouve énormément de sacs d’emballage en plastique jetables. Ces sacs à usage unique sont largement utilisés dans le commerce. Il s’agit d’une habitude, d’un réflexe facile et peu coûteux. Peu coûteux sauf si on considère les dégâts environnementaux causés par ces déchets qui ne sont pas recyclables et qui mettent plusieurs dizaines d’années avant de se dégrader.

Partant du principe qu’il vaut mieux prévenir que guérir j’ai proposé dans le cadre d’une résolution au Parlement Wallon d’interdire à terme de 2007 l’utilisation de ce type de sacs et de les remplacer par un système dont le bilan environnemental devra être meilleur.

L’objectif est de réduire à la source la quantité de déchets et de favoriser un système pratique pour les usagers mais plus respectueux pour l’environnement.

Considérant que pour l’image de notre région de Mons Borinage il serait intelligent d’être à la pointe de ce combat pour une meilleure qualité de notre environnement, les élus communaux CDH vont déposer dans les prochaines semaines une version adaptée de cette résolution parlementaire.

Au niveau local, l’objectif est non seulement d’appuyer la demande parlementaire mais également de sensibiliser les citoyens et les commerçants à cette problématique.

    Point presse concernant la proposition de résolution relative à l’interdiction des sacs d’emballage en plastique jetables.
                                                      « Plastique pas ma planète ! »

Notre écosystème ne peut plus soutenir une production du « jetable » sans cesse croissante. Il est nécessaire d’acheter mieux pour jeter moins.

Les emballages constituent près de la moitié des ordures ménagères. Paradoxalement, la durée de vie utile d’un emballage est très limitée alors que les sites d’enfouissement sont remplis d’emballages non biodégradables qui traînent dans l’environnement pendant des dizaines voire des centaines d’années.

Avec la chimie moderne et l’invention du polyéthylène qui est à la base des sacs en plastique, on a assisté au cours des années 70 et 80 à une généralisation de ces emballages dans les magasins. Progressivement ils ont envahi notre quotidien avec comme conséquence un accroissement significatif de la quantité de ces déchets d’emballage.

Il est difficile d’évaluer avec précision ce que représentent les quantités distribuées. Des chiffres en sens divers sont cités. En Belgique cela représenterait 3 milliards de sacs par an soit environ 1000 sacs par an et par ménage.

Plusieurs pays et régions ont décidé de lutter contre ce fléau et d’interdire ces sacs jetables gratuits. Car ces déchets en plastique constituent une nuisance particulière pour les régions côtières. En effet, ils fragilisent la faune marine et représentent 65 à 90% de la pollution marine par macro-déchets.

Les expériences étrangères

1. L’Irlande

Dès 2002, la République d’Irlande a levé une taxe de 15 cents par sac plastique utilisé. Cette taxe a eu pour effet de réduire de plus de 90% leur usage. La plupart des supermarchés ont été incités à conclure une charte du détail par laquelle ils encouragent l’utilisation de sacs biodégradables et/ou réutilisables.

2. Taiwan

Taiwan a décidé d’interdire la distribution gratuite de sacs plastique et autres objets polluants pour protéger son environnement. L’interdiction a été imposée en deux temps : -au 1er juillet 2002 : l’interdiction des sacs et couverts en plastiques dans les établissements publics, écoles, casernes et hôpitaux ;

            -au 1er janvier 2003 : l’interdiction a touché les industries privées, commerces et restaurants.

3. La Corse

Dès septembre 2002, l’Assemblée territoriale corse a étudié la possibilité d’interdire l’utilisation dans l’île de sacs plastiques d’emballage considérés comme très polluants et nocifs pour la santé lors de leur incinération.

En décembre 2002, plusieurs enseignes de supermarché ont décidé de supprimer le sac plastique en polyéthylène et ont invité les consommateurs à choisir entre quatre solutions de remplacement : -un sac plastique qui se décompose; -un sac en papier ; -un sac en plastique réutilisable et consigné ; -un sac à base d’amidon de maïs (lequel se décompose en moins d’un mois).

                                                     L’éco-bilan des sacs jetables

Le Groupe Carrefour qui opère dans plus de 30 pays à travers 10 500 magasins s’est engagé dans une démarche tendant à prendre en compte les critères environnementaux dans le choix des produits et des emballages proposés aux clients.

Il a commandé une étude à ECOBILAN et Price Waterhouse Coopers tendant à évaluer les impacts environnementaux des sacs de caisse. Cela consiste en une analyse du cycle de vie de sacs de caisse en plastique, papier et matériau biodégradable. L’étude propose huit indicateurs : -la consommation de ressources énergétiques non renouvelables (pétrole, gaz naturel…) -la consommation d’eau ; -l’émission de gaz à effet de serre ; -l’acidification atmosphérique ; -la formation d’oxydants photo-chimiques ; -la contribution à l’eutrophisation ; -la production de déchets solides résiduels ; -le risque par abandon des sacs usagés.

A ces indicateurs, il a finalement été ajouté l’indicateur concernant le risque lié à l’émission de dioxines lors de l’incinération.



La comparaison des impacts environnementaux a été effectuée dans le cas de la situation française (à savoir, 51% de mise en décharge, 49% d’incinération et recyclage de 45% des papiers)

En conclusion, on relève :

a) au-delà d’un certain nombre de réutilisations, le cabas PE réutilisable devient toujours meilleur que les sacs jetables étudiés et ceci pour tous les indicateurs étudiés, y compris l’émission de dioxines. Cette solution offre un potentiel de progrès environnemental à condition d’une utilisation d’un nombre de fois suffisant (au moins 5 fois) ;

b) par rapport au sac PE jetable, le sac papier est meilleur pour le risque par abandon, équivalent pour la consommation d’énergie non renouvelable et la formation d’oxydants photochimiques, et plus mauvais d’au moins 80% sur les cinq autres indicateurs étudiés. Le sac papier consomme notamment trois fois plus d’eau, émet 80 à 90% de gaz à effet de serre et de gaz acides en plus.

c) par rapport au sac PE jetable, le sac biodégradable est meilleur pour le risque par abandon et la formation d’oxydants photochimiques, équivalent pour trois indicateurs (dont la consommation d’énergie) et plus mauvais pour l’émission de gaz à effet de serre, l’acidification atmosphérique (de 40 à 60% d’impact en plus) et l’eutrophisation pour lequel il est 11 fois pire.

L’analyse des résultats par étape met en évidence les éléments suivants :

-la phase de production des matériaux (PE, papier, amidon, colles…) prédomine pour tous les sacs et pour la majorité des indicateurs étudiés ;

-les transports ont en général un impact faible par rapport aux autres étapes ;

-l’étape de fin de vie (mise en décharge ou incinération) contribue aux impacts spécifiques de risque par abandon des sacs usagés, de production de déchets solides et d’émissions de gaz à effet de serre et de dioxine.




En conclusion, le cabas PE souple offre un potentiel de progrès environnemental pour emballer les achats à condition qu’il soit employé un nombre de fois suffisant.

La recherche de nouveaux emballages moins polluants a) Des sacs biodégradables en amidon de maïs

La recherche d’alternatives aux sacs en plastique a conduit certaines sociétés fabriquant des sacs en plastique traditionnels à se tourner vers la production de sacs biodégradables et compostables car produits à partir d’amidon de maïs. Cette technologie a été mise au point par une société italienne Novamont qui en détient le brevet mondial.

Certaines sociétés belges fabriquent et commercialisent ce type d’emballages. Alors que la grande majorité des valisettes jetables provient souvent de l’étranger, le recours à des sacs « alternatifs » produits en Belgique peut également contribuer à la création d’emplois.



b) Des sacs en plastique à durée de vie limitée

Le 21 avril dernier, l’AFP indiquait qu’une douzaine d’industriels français ont mis au point un nouveau sac en plastique à durée de vie maîtrisée. C’est le résultat de 18 mois d’une recherche financée à 50% par l’Etat mais associant aussi des industriels. La composition de ce « Néosac » associe le polyéthylène (PE) à un additif qui permet de transformer le PE en matière dégradable puis bio assimilable.

Ce nouveau sac obéit à un processus photochimique de dégradation. Il se fragmente totalement en trois mois sous l’effet de la lumière, de l’oxygène et de la chaleur lorsqu’il est dispersé accidentellement dans la nature. Conservé à l’abri de la lumière, il mettra entre une et trois années à se fragmenter jusqu’à devenir invisible à l’œil nu.

Par ailleurs, il semble que ce processus de dégradation ne produise que de l’eau, du CO2 et de la biomasse donc aucune substance nocive pour la composition des sols. Enfin, le coût de revient ce sac ne serait que 25 à 30 % supérieur au sac classique pour un avantage substantiel par rapport à ce dernier.

En conclusion,

Je suis convaincu de la nécessité d’aller de l’avant en ce domaine des emballages et d’accélérer les grandes tendances qui sont aujourd’hui mises en évidence.

Le consommateur est mûr pour ces adaptations. La multiplication d’expériences pilotes en tout sens risque à certains égards de jeter le trouble. L’interdiction telle qu’elle est proposée à l’échéance 2007 a l’avantage de clarifier la situation, d’éviter des problèmes de concurrence et donne le temps aux distributeurs pour préparer le terrain d’ici là.

Cette interdiction des sacs de caisse en plastique est le passage obligé pour permettre le développement d’alternatives plus durables et dont l’élimination pose moins de problème. C’est un appel supplémentaire à destination du consommateur pour qu’il pose des choix de consommation responsables.

Le Groupe cdH plaide aussi pour que soit organisé un débat sur ce thème des emballages au sein de la Commission de l’environnement du Parlement wallon. Que les différents acteurs du secteur puissent être entendus, à savoir les distributeurs, les consommateurs, les producteurs d’emballages et les gestionnaires de déchets.

Le contenu de la résolution

Le Parlement demande au Gouvernement :

a) de s’inscrire dans un objectif d’interdiction de la distribution aux caisses des magasins de sacs en plastique jetables à l’échéance 2007 ;

b) de compléter, en conséquence, le décret relatif aux déchets du 27 juin 1996 qui déjà en son article 6 habilite le Gouvernement à : - réglementer la production de déchets notamment par la fixation d’objectifs quantitatifs et qualitatifs ; - favoriser l’utilisation de produits en telle sorte qu’ils ne contribuent pas, ou qu’ils contribuent le moins possible, à accroître la quantité de déchets et les risques de pollution (…)

c) de reprendre la négociation avec la FEDIS afin de pouvoir concrétiser cet objectif dans le délai prévu ;

d) de plaider auprès des autres Régions, notamment dans le cadre de l’application de l’accord interrégional sur les emballages, pour qu’une mesure semblable soit adoptée en Flandre et à Bruxelles.