Carlo Di Antonio:

Madame la Ministre, depuis de nombreux mois, il vous plaît de nous rappeler au sein de cet hémicycle, et à juste titre d’ailleurs, que la RTBF est une entreprise publique à caractère autonome.

Je dois donc vous avouer qu’apprendre via une conférence de presse, en présence du Ministre Président de la Région wallonne, du Bourgmestre de Charleroi et de l’administrateur général de la RTBF que c’était finalement le secteur « Jeunesse et Documentaire » qui rallierait Charleroi à défaut du sport m’a surpris et choqué quant à la forme utilisée pour cette information.

Il y a moins d’un mois, dans les murs de cette assemblée, l’administrateur général de la RTBF, nous affirmait que le dossier des sports n’était toujours pas sur la table du Conseil d’administration de la RTBF et que dès lors, il était difficile de se prononcer sur ce dernier avant l’analyse du CA lui-même.

Or aujourd’hui, ce dossier, sans même avoir fait l’objet d’une approbation du CA, nous est présenté comme finalisé et opérationnel.

Comment interpréter dès lors cette mauvaise mise en scène ? A quoi servent encore les administrateurs de cette institution ? Comment nous faire croire encore à l’autonomie de cette maison quand on est confronté à ce genre de situation ?

Je vous remercie de votre réponse

Mme Fadila Laanan, ministre de la Culture, de l’Audiovisuel et de la Jeunesse:

Monsieur le président, pour répondre à M. Di Antonio, je dirai qu’il est vrai que le caractère autonome de la RTBF est un principe fondamental qui ne peut être remis en question de quelque manière que ce soit.

Si je me réjouis que le transfert du secteur jeunesse semble régler plusieurs difficultés au bénéfice du service public, je ne peux qu’insister sur la nécessité du respect du rôle du conseil d’administration de la RTBF.

Je respecte scrupuleusement mes prérogatives, ce qui n’a pas toujours été le cas de mes prédécesseurs. J’attends donc logiquement, en retour, un respect strict des règles. Je serai franche en vous disant que je ne cautionne pas la forme sous laquelle cette décision importante pour le service public a été annoncée.

J’ai d’ailleurs immédiatement demandé au commissaire du gouvernement d’intervenir pour rappeler les procédures à suivre.

Cela a été fait de manière très ferme, en insistant sur le fait qu’une telle situation ne pouvait plus se reproduire. L’ensemble du conseil d’administration s’est d’ailleurs associé à cette position. Le conseil d’administration de la RTBF devrait exiger que toute communication publique extérieure sur des points décisionnels majeurs soit soumise préalablement à la délibération du conseil d’Administration ou, en cas d’urgence, au comité permanent de la RTBF.

M. Carlo Di Antonio:

Sur le fond, nous pouvons nous réjouir de la décision. Il s’agissait d’une question de forme. J’apprécie donc votre réponse et l’action que vous entendez mener.