M. Carlo Di Antonio (cdH). – La diversité culturelle a remporté une grande victoire en octobre dernier à Paris, lors de la 32è conférence générale de l’UNESCO. En effet, à l’unanimité, la proposition du directeur général, M. Koïchiro Matsuura, de négocier les termes d’une convention sur la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques a été adoptée.

Au sein des forums mondiaux internationaux, nous avons toujours voulu défendre la diversité culturelle, cause complexe et très sensible. Rappelons que la position de la Communauté française relative à la diversité culturelle remonte au début des années 1990 dans le sillage des réflexions menées au Québec. Nos réflexions ont très vite abouti à une approche favorisant l’absence de la culture des grands accords commerciaux internationaux. Malgré nos nombreux efforts, il nous manquait une véritable vision à long terme qui soit proactive, plus efficace mais surtout durable. Nous sommes à deux doigts aujourd’hui d’obtenir, dans l’enceinte de l’UNESCO, un instrument juridique international qui protège la diversité culturelle.

Ainsi, le cdH souhaite que la Communauté française puisse conserver sa pleine capacité à intervenir pour soutenir la culture. Mon parti souhaite également qu’elle refuse de prendre des engagements de libéralisation et défend tout texte qui lui permette de préserver ses politiques culturelles dans le cadre de toutes les négociations de libéralisation du commerce. Enfin, la Communauté française doit appuyer l’adoption d’une convention internationale sur la diversité culturelle. Le cdH rappelle que l’UNESCO est le lieu indiqué pour négocier cette convention internationale sur la diversité culturelle.

Le texte défendu aujourd’hui ne remet nullement en question les bénéfices du commerce international. Les accords commerciaux seront profitables aux consommateurs. Par contre, la tendance actuelle vers une mondialisation grandissante pourrait menacer et réduire à néant la capacité des États et des gouvernements à prendre des mesures de soutien à la culture.

Nous avons conservé les caractères de notre culture en nous donnant les moyens d’en assurer le rayonnement. Il ne faudrait pas que la libre concurrence devienne un facteur de standardisation et de banalisation de l’expression culturelle. C’est pourquoi il faut considérer le texte de l’UNESCO comme une étape majeure dans la sauvegarde de l’héritage culturel mondial. Le chemin est long et notre vigilance doit demeurer intacte et constante. Nous devrons veiller à ce que les gouvernements militant pour la défense de la diversité culturelle restent mobilisés et poursuivent leur sensibilisation afin que cette convention soit signée et qu’elle porte tous ses fruits.