Carlo Di Antonio:

La directive du 25 janvier 2005 commune de la Ministre de la Justice et du Collège des Procureurs qui est entrée en vigueur depuis le 1er février 2005 confirme que la tolérance zéro est bien de mise pour les mineurs en matière de possession et de consommation du cannabis.

Les objectifs escomptés – à savoir la non-consommation de cannabis par les jeunes - ne seront cependant rencontrés que si on l’accompagne de mesures de prévention et d’information. Je pense donc que des mesures supplémentaires au niveau de la Communauté française doivent être prises dans ce sens.

Je suis convaincu qu’il faudrait tout d’abord, comme je l’ai déjà souligné à l’occasion d’une question d’actualité que je vous avais posée, Madame la Ministre-Présidente, que les jeunes soient informés de la manière la plus précise possible sur les règles contenues dans la législation sur le cannabis et surtout dans cette nouvelle directive.

Pour l’instant, il existe une circulaire du 1er février 2001 de votre prédécesseur Monsieur Hazette sur l’usage des drogues qui précise les attitudes que les écoles doivent adopter à la suite des modifications de la législation sur les drogues. Cette circulaire explique en détail quel est le devoir de l’école face à la consommation, à la détention et à la vente de cannabis.

La nouvelle directive venant modifier et compléter la législation sur les drogues, ne faudrait-il pas adapter la circulaire du 1er février 2001 ?

Comment au niveau de l’établissement secondaire - puisque c’est lui qui est le plus concerné – donner les informations et renforcer la prévention aux assuétudes auprès des jeunes en milieu secondaire ? Peut-on réellement compter sur les centres PSE et PMS ? Faut-il travailler au sein des écoles avec les associations spécialisées en la matière ?

Je vous remercie.

Mme Marie Arena, ministre-présidente chargée de l’Enseignement obligatoire et de Promotion sociale

Monsieur le président, chers collègues, le principe de l’interdiction complète de l’usage du cannabis est, en effet, clairement affirmé pour les mineurs, pour les adultes en présence de mineurs, et pour qui que ce soit dans les établissements scolaires.

En ce qui concerne les écoles de la Communauté française, j’attire votre attention sur la circulaire du 1er février 2001 qui pose deux principes fondamentaux en matière de lutte contre les assuétudes. D’une part, elle précise que les mineurs ne peuvent posséder, consommer et, naturellement, vendre du cannabis, en particulier à l’école. Le mot d’ordre est donc « tolérance zéro ».

D’autre part, elle souligne que l’école doit assumer un rôle de prévention au moyen de l’information et de l’éducation. Cette circulaire reste d’actualité. Il ne me paraît pas nécessaire de la dédoubler étant donné qu’elle est très claire. Si toutefois, la nouvelle directive devait nourrir des incompréhensions dans les écoles, je ne manquerai pas de rédiger une seconde circulaire.

Par ailleurs, je vous rejoins entièrement sur le principe de campagnes d’information sur le thème de l’illégalité, mais surtout sur celui de la prévention en matière de santé. C’est une perspective particulièrement difficile à faire passer chez les jeunes tant le phénomène leur paraît banal. Pour éviter de se lancer dans un saupoudrage des subsides, il convient de cibler, parmi les asbl dont regorge la Communauté française, celles qui sont capables de tenir un discours clair, cohérent et percutant auprès des jeunes.

Quoi qu’il en soit, les campagnes de prévention devront tenir compte de la banalisation du phénomène, tout en restant très fermes sur le message d’interdiction. Mme Fonck et moi-même serons très attentives à cet aspect des choses et je me réjouis de ce que le parlement s’en soucie également. Un travail de fond est en cours en partenariat avec la ministre de la Santé.

M. Carlo Di Antonio:

Je voudrais une fois de plus insister sur la nécessité d’un travail d’information important. Il ne faut pas sous-estimer les informations erronées qui circulent parmi les jeunes, la population la plus sensible.