Discours à Mons le 4 février 2005
Par Carlo Di Antonio, vendredi 4 février 2005 à 11:15 :: Communiqués de presse :: #28 :: rss
Je rentre du forum Social Mondial de Porto Allegre. Beaucoup d’entre vous m’interrogent sur le sujet. Je tenais à vous en parler en quelques mots car, comme vous allez le voir, les enjeux débattus lors de ce Forum ont aussi des conséquences au niveau local.
Des milliers de forums, plus de 100.000 participants…
Une foire aux idées des plus intéressantes aux plus farfelues….
4 grands sujets ont été abordés :
1/ La réduction de la pauvreté dans le monde et les objectifs du Millénaire pour le développement
Pour rappel, à l’entame de ce nouveau millénaire les Nations Unies se sont fixés des objectifs repris sous le nom global « les objectifs du Millénaire » pour le développement.
S’ils sont réalisés en 2015, ils doivent permettre à 500 millions d’êtres humains de sortir de l’extrême pauvreté.
Ils doivent épargner la faim à 300 millions de personnes supplémentaires, permettre à 30 millions d’enfants de ne plus mourir avant leur cinquième année et sauver la vie de plus de 2 millions de mères.
Ils doivent apporter l’eau potable à plus de 350 millions de personnes supplémentaires et permettre à des centaines de millions de femmes, de filles et d’enfants d’aller à l’école.
Cela demandera notamment un projet phasé dans le temps visant à augmenter notre aide au développement pour arriver à 0,7 % du PIB au plus tard pour 2010.
2/ La discussion inévitable sur la dette des pays pauvres et la politique menée par le FMI et la Banque Mondiale
Le cdH demande qu’une opération collective et audacieuse soit menée d’abord en Belgique et ensuite au niveau européen sur la dette des pays les plus pauvres.
Parmi ceux-ci, 33 se trouvent en Afrique. Ce fardeau épuise en effet le budget des États concernés et absorbe les ressources nécessaires au développement humain et notamment à la réalisation des objectifs du Millénaire.
Dans neuf de ces pays, le service de la dette dépasse les dépenses annuelles de santé et d’éducation.
Conditions liées.
3/ Le combat contre les risques de privatisation des biens et des services collectifs
Une troisième priorité cette année sera le combat qu’il faudra mener dans le cadre de la préparation des travaux de l’OMC et de l’AGCS dans le cadre de la directive relative à la libéralisation des services.
4/ La nécessité de règles fiscales et sociales au niveau international.
L’idée d’un mouvement social mondial et d’une véritable fiscalité internationale.
Il semble indispensable d’avancer collectivement sur les nouvelles contributions financières internationales possibles en vue de renforcer le financement collectif de l’aide au développement.
J’aurai l’occasion de développer, dans le cadre d’un Forum sans doute organisé à Boussu, les aspects relatifs aux objectifs du Millénaire et à la dette des pays pauvres. J’aimerais aujourd’hui vous entretenir quelques instants des risques importants de privatisation des biens et services collectifs.
L’enjeu : maintenir accessible à tous les biens naturels tels que l’eau, l’énergie, etc. ainsi que les biens et services collectifs indispensables au public tels que notamment l’éducation, la culture et la santé.
1/ Au niveau mondial : les travaux de l’OMC et de l’AGCS et la directive relative à la libéralisation des services
Le principe est simple : permettre la libre circulation des services (de la santé, des services sociaux, de l’enseignement, de la formation, de la culture, de l’audiovisuel, de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets…) et donc limiter les entraves à cette libre circulation.
En clair ce qui est en jeu c’est la capacité des états à intervenir pour soutenir ces services. Sauf à le faire pour tous les acteurs proposant ces services sur le territoire concerné.
Exemple :
Centre culturel École privée
J’ajouterais qu’évidemment il y a des avantages indéniables à la mondialisation en terme de diminution des frais de production, de meilleure circulation des produits et de la croissance des échanges internationaux, mais il en est d’autres beaucoup moins reluisants : uniformisation à outrance, naissance de grands groupes quasi monopolistiques, et, in fine, marginalisation des acteurs qui ont le plus de difficultés à faire entendre leurs voix.
Il faut ajouter à cela une autre menace qui pèse sur nos états, nos entreprises et in fine nos citoyens.
Une proposition de résolution relative à la politique des services dans l’union européenne - la directive dite « Bolkenstein » du nom du Commissaire qui l’a initiée.
Cette proposition a pour objectif de faciliter la liberté d’établissement des prestataires de services dans les Etats membres et la libre circulation des services dans l’Union.
Elle vise ainsi la suppression des entraves à l’exercice de ces libertés et pour ce faire elle envisage tous les types de services et les traite de manière identique. On parle donc bien de la santé, des services sociaux, de l’enseignement, de la formation, de la culture, de l’audiovisuel, de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets…
Donc des missions d’intérêt général et de service public seraient livrés à la concurrence sans possibilités d’action des secteurs publics.
De plus, et c’est très grave, les services visés seraient soumis à la règle du pays d’origine. Cela permettrait, par exemple, à un opérateur de s’implanter dans l’un des Etats membres les moins avancés au niveau des législations sociales et environnementales et d’opérer ainsi dans le reste de l’union au départ de ces cadres législatifs.
Comme le disait Christian Brotcorne au sénat il y a quelques jours cela ressemble aux pavillons de complaisance dans le domaine maritime.
Comme vous le voyez ces enjeux mondiaux et européens auront des conséquences très importantes pour nous et donc nous devons y être attentifs même au niveau local.
Communes hors AGCS.
Vulgarisation ….
Pour éviter d’amener de l’eau au moulin de ceux qui prônent l’ultra libéralisme et la mondialisation à outrance. Il s’agit aussi au niveau local d’être rigoureux.
Chaque fois que des scandales éclatent, des exemples de politisation à outrance, des intercommunales mal gérées une utilisation peu rigoureuse et peu claire des moyens publics… Et bien chaque fois, nous donnons des arguments à nos adversaires.
Nous donnons aussi directement des forces aux partis extrémistes. Mais cela, c’est un autre débat.
C’est pourquoi au cdH nous voulons une autre politique :
Nous voulons conjuguer rigueur et solidarité.
Nous voulons conjuguer subsidiarité et évaluation.
Je vous remercie.
Un mot aussi sur la situation du cdH dans notre arrondissement.
Je suis très optimiste, je sens beaucoup de dynamisme, des initiatives se prennent.
Lorsque Frédéric Delplanque à lancé l’idée des vœux en 2001, je pense que cela ressemblait à une initiative isolée. Peu de choses se passaient sur notre arrondissement.
Aujourd’hui les sections sont dynamiques, les femmes cdH se bougent, les nouveaux, jeunes et moins jeunes, nous rejoignent, des forums multiples se préparent.
Hier soir, à Boussu, la dynamique présidente à orchestré des rencontres de femmes, de jeunes, d’aînés… L’échange fut très positif. Beaucoup d’énergie et d’optimisme.
Dans quelques jours la mise en place de nouvelles équipes au niveau de l’arrondissement devra permettre d’encore mieux coordonner et dynamiser nos actions.
Je suis persuadé que nous avons les possibilités de réaliser une année 2006 et donc des élections communales excellentes pour notre parti et pour les idées que nous défendons.
Plus que jamais j’en appelle à tous pour participer à ce mouvement, à cette dynamique de renouveau et de développement ; pour porter cette ambition politique collective.
Bonne année
Vive le cdH.
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